Le coronavirus a ébranlé notre système de soins de santé. Le système a subi de fortes pressions, mais grâce à la flexibilité et à l’engagement immodéré de milliers de prestataires de soins, il ne s’est finalement pas fissuré. Pour nous préparer aux nouveaux défis de demain, chez Tarkett, avec des experts, des sociologues, des professionnels de la santé, des directeurs d’hôpitaux et des architectes, nous avons développé un exercice de réflexion dont la finalité est l’hôpital de demain.
L’adaptation de notre système de soins de santé requiert une approche multidisciplinaire. Seule une bonne coopération entre les patients, le personnel médical, les architectes, les concepteurs et les ingénieurs hospitaliers peut mener à des changements structurels. Les besoins tant médicaux, financiers que durables jouent un rôle et doivent tous être abordés l’un après l’autre afin d’obtenir un résultat global unique. Dans ce blog, nous avons regroupé les principales conclusions de l’exercice de réflexion que nous avons réalisé avec des spécialistes, nous-mêmes en tant que spécialistes en revêtements de sol pour hôpitaux, notamment. L’hôpital de demain doit se concentrer sur une approche plus axée sur les personnes, mais aussi plus efficace, plus flexible et plus soucieuse de l’environnement.
Le vieillissement croissant de la population atteindra un pic en 2050, quand 10 % de la population mondiale aura plus de 80 ans. En parallèle, l’augmentation du nombre de médecins pour 100 000 habitants s’affaiblit drastiquement dans l’UE, tandis que le nombre de maladies chroniques ne cesse d’augmenter. Ces trois facteurs signifient que la demande de soins ne fera qu’augmenter, mais que l’accès deviendra de plus en plus restreint. Ajoutez à cela la menace de crises sanitaires causées par le changement climatique ou une éventuelle nouvelle pandémie et la conclusion ne fait aucun doute : chaque hôpital devra optimiser son « temps médical ».
Aujourd’hui, le personnel médical en milieu hospitalier ne consacre que 37 % de son temps à administrer des soins efficacement. Ce pourcentage doit augmenter. Une façon d’y parvenir est de rendre tous les processus numériques encore plus efficaces afin que les prestataires de soins de santé aient à y consacrer moins de temps.
L’expérience du patient peut également s’améliorer quelque peu grâce à des ajustements sans doute logiques (signalisation claire à l’hôpital, implication de la famille, plus de transparence). Les patients ont de plus en plus voix au chapitre et leur parcours en tant que patient peut être raccourci s’ils sont plus étroitement impliqués dans leur traitement. Pendant la pandémie, les téléconsultations sont devenues une alternative valable aux consultations physiques et poursuivent leur progression. La télémédecine augmentera encore de 67 pour cent par an, ce qui devrait réduire la pression dans les hôpitaux. Les soins à domicile et les soins ambulatoires gagnent également en importance. Ce sont là des tendances qui devraient également réduire le nombre d’hospitalisations (inutiles).
La qualité des soins doit également être améliorée si l’on veut que le temps médical soit utilisé plus efficacement. Cela peut se faire en améliorant la qualité de vie du personnel médical sur le lieu de travail. Cela profite également à l’expérience du patient et cet effet est réciproque : un patient heureux, c’est également un prestataire de soins de santé heureux. L’un des aspects pour stimuler ce point est la création d’espaces où le personnel médical peut reprendre son souffle. Un tel moment de répit est un facteur important dans la stabilité émotionnelle de toutes les personnes impliquées dans les soins de santé.
Outre l’aspect humain, de nombreux défis techniques et logistiques attendent l’hôpital de demain. La crise du coronavirus a renversé les modèles établis et induit une accélération numérique. D’autres possibilités doivent s’ouvrir dans ce domaine.
La lutte contre les infections restera un enjeu important au cours de la période à venir. En Europe, environ 4 millions de patients contractent chaque année des infections pendant leur traitement. Les coûts y afférents s’élèvent à pas moins de 7 milliards d’euros. Une approche structurelle de ce problème peut une fois de plus permettre de réaliser de belles économies de temps et d’argent. Les téléconsultations peuvent également faire une différence importante à cet égard.
La prochaine étape est l’adoption de technologies numériques qui améliorent l’efficacité. Cela permet de rationaliser les processus et d’améliorer la transparence des hospitalisations et la surveillance des patients. Les bâtiments intelligents permettent au personnel de se concentrer davantage sur les aspects humains de leurs tâches. L’utilisation d’un jumeau numérique, par exemple une copie virtuelle d’un processus, d’un système, d’une molécule ou d’un organe, peut simplifier l’entretien d’un bâtiment, limiter son empreinte environnementale et réduire les coûts hospitaliers.
La durabilité est une autre composante qui mérite davantage d’attention dans l’hôpital de demain. Quelque 60 % de toute la consommation d’énergie en milieu hospitalier est consacrée au chauffage et à la climatisation. Y apporter une solution différente peut réduire considérablement l’empreinte écologique des hôpitaux. L’une des façons d’aborder ce point est d’identifier et de réduire les hospitalisations superflues ou les longs séjours inutiles. Un hôpital peut également impacter indirectement l’environnement en encourageant les partenaires, les fournisseurs et les patients à agir différemment. Améliorer les processus, influencer les partenaires et optimiser le parcours du patient, voilà qui contribue à rendre un hôpital plus durable.
Ces idées sont assez complètes, mais pas exhaustives. En mettant en œuvre des changements structurels, l’hôpital de demain sera en mesure de prodiguer des soins rentables et de haute qualité qui répondent aux besoins des patients, du personnel médical et de la communauté en général, aujourd’hui et demain. Tarkett est déterminé à jouer un rôle actif à cet égard en continuant d’innover et de collaborer à l’échelle mondiale avec un large éventail de partenaires pour les soins de santé afin de réaliser ensemble le potentiel de l’hôpital de demain.